Créance irrécouvrable

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Parfois, une créance peut s’avérer irrécouvrable. En effet, certains débiteurs deviennent insolvables, d’autres disparaissent sans laisser de trace. Plusieurs critères permettent de déterminer si, en effet, vous êtes face à une créance irrécouvrable, pour optimiser vos chances de remboursement.

Définition : la créance irrécouvrable

Vous disposez d’une créance à l’encontre d’un débiteur. Celle-ci est certaine, liquide et exigible. Cela signifie que la créance est :

  • issue d’un contrat, d’une facture, d’une reconnaissance de dette et qu’elle n’est pas contestable ;
  • fixée dans son montant ;
  • arrivée à échéance.

Malgré tous vos efforts (et/ou ceux d’un professionnel chargé de son recouvrement), le débiteur ne s’est pas acquitté de sa dette. On peut alors parler de créance irrécouvrable. Il s’agit de la créance dont on ne peut plus espérer le règlement. Vous aurez besoin de répondre à plusieurs critères pour savoir si la créance est effectivement irrécouvrable.

Détermination de la créance irrécouvrable

Il existe deux situations légales qui permettent de qualifier une créance irrécouvrable.

Liquidation judiciaire

Lorsque l'entreprise se trouve être en liquidation judiciaire, il n'y a parfois que très peu de chances pour que vous arriviez à récupérer la somme qu'elle vous doit avant quelques années, pour autant que vous puissiez en récupérer une partie.

En tant que créancier, vous devez déclarer votre créance auprès du mandataire judiciaire chargé de la procédure. Celui-ci vous informera, sur simple demande, du montant estimé de l’actif de la société en liquidation. S’il estime votre créance irrécouvrable du fait soit de la faiblesse des actifs sociaux, soit de son rang qui n’en permet pas le règlement (créance non prioritaire), il vous adressera un certificat « d’irrécouvrabilité ». Ce document vous sera utile pour votre comptabilité (la créance est alors classée dans les « pertes » au sein du bilan).

Il convient donc de toujours se renseigner de la situation financière (et l’ouverture ou non d’une procédure de liquidation judiciaire) d’un débiteur avant d’engager une procédure en recouvrement de créance. Ces informations sont disponibles auprès des chambres de commerce et d’industrie ou du greffe du tribunal de commerce du lieu de son siège social.

Bon à savoir : dès lors que la procédure de liquidation judiciaire est terminée, les créanciers ne peuvent pas se retourner contre l'entrepreneur pour lui réclamer le paiement des créances impayées. Toutefois, le tribunal de commerce peut autoriser un créancier impayé à se retourner en justice contre l'entrepreneur lorsque ce dernier a commis une fraude à son égard (par exemple, lorsqu'un entrepreneur omet volontairement de faire apparaître un créancier sur la liste des créanciers – Cass. com., 26 juin 2019, n° 17-31.236).

Surendettement d’un particulier

Si votre débiteur est un particulier, celui-ci peut être éligible à une procédure de surendettement des particuliers. Cette procédure est gérée par la commission de surendettement de la Banque de France. Si tel est le cas, l’on reçoit une notification « d’admissibilité » de dossier du débiteur.

Le créancier peut s’opposer à cette procédure, mais également faire valoir ses droits dans le cadre d’un échelonnement des dettes appelé plan. Toutefois, la procédure peut conduire à un « rétablissement des dettes », ce qui efface une partie d’entre elles. À compter du 1er janvier 2018, vous pouvez refuser la proposition de plan conventionnel de redressement pendant 30 jours. À l'issue de ce délai, votre accord est réputé acquis (décret n° 2017-302 du 8 mars 2017).

À titre préventif, il est possible de vous adresser à la commission de surendettement de la Banque de France la plus proche du lieu de domicile du débiteur et de vous y faire connaître en tant que l'un de ses créanciers.

À noter : ces renseignements sont privés. On ne vous dira donc pas si la personne en question est en état de surendettement ou non, mais au cas où elle l'est, vous pourrez alors être inclus dans le programme de refinancement personnel mis au point par la commission pour votre débiteur.

Créance irrécouvrable : évaluer les chances de recouvrement

Il est difficile de déterminer ces chances à l’avance. En dehors des procédures de liquidation judiciaire et de surendettement, l’on ne peut que formuler des estimations. Une recherche FICOBA (qui permet de déterminer l’existence de comptes bancaires détenus par le débiteur) peut être demandée à un huissier.

Dans le cadre des procédures susvisées (liquidation/surendettement), un échelonnement de la dette ou un paiement partiel peut intervenir. Il convient d’interroger le mandataire judiciaire chargé de la procédure ou la commission de surendettement qui vous informera quant à vos chances.

Il est évident qu'à ce moment, il peut être difficile d'évaluer si vous avez intérêt à vous adjuger les services d'un avocat. Tout dépend de la somme à récupérer. Il convient donc d’opérer une balance en fonction de celle-ci et de la situation.

Bon à savoir : il est possible d'utiliser le portail d'Infogreffe « Mes impayés » destiné à faciliter le recouvrement à l’amiable des créances civiles et commerciales. Le créancier est invité à télécharger la facture impayée, renseigner son RIB et son numéro SIREN ainsi que celui de son débiteur. Les commissaires de justice partenaires sont ensuite chargés de prendre contact avec le débiteur et de solutionner l’impayé dans un délai de 60 jours.

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